Trévise

Galerie photographique de la ville de Trévise.


Trévise:
Village paléovénitien surgi à l'époque pré-romaine sur trois hauteurs situées dans la boucle du Sile (fleuve local), sur un territoire richissime de ressources hydriques, l'antique Tarvisium devint Hôtel de Ville au lendemain de la soumission de la Gaule Cisalpine aux Romains. La proximité de certaines artères, comme la route Postumia, et ainsi que les voies d'eau, firent qu'elle devint déjà aux temps les plus antiques un vivace centre commercial de la Vénétie et de l'Istrie.

L'âge barbare et le haut Moyen-Age:
La décadence de la période romaine tardive se fit sentir également à Trévise même si, au lendemain de la chute de l'Empire Romain d'Occident et pendant le règne de Théodore, la ville était encore un centre annonaire de premier ordre. Disputée au cours du VIe siècle entre les Ostrogoths et les Byzantins, selon la tradition, la ville donna ses natifs à Totila, glorieux chef militaire germain qui vaincu les Byzantins juste aux portes de Trévise.
Conquise par les Lombards, elle fut élue siège d'un des trente-six duchés du règne et fut dotée d'une très importante Monnaie. Cette dernière continua à être florissante également sous les Carolingi sous lesquels l'évêque local eut le titre de Comte, et encore sous la Sérénissime où on y frappait le bagattin.

L'âge communal:
Ce fut toutefois avec la renaissance de l'An Mil que Trévise, selon les statuts communaux et une fois l'empereur Frédéric Barbarossa vaincu à côté des villes de la Ligue de Vérone et de Lombardie, connut un développement considérable, s'amplifiant en dimension et s'enrichissant en monuments et palais, qui lui donnèrent le surnom de urbs picta. Le vivre de Trévise devînt synonyme de bon vivre et la ville s'animait de fêtes et célébrations, comme par exemple celle du Château d'Amour. Citée par Dante Alighieri qui y vécu part de son exil et par Fazio degli Uberti dans son Dittamondo, la ville augmenta ultérieurement en richesse et faste pendant tout le XIIe et le XIIIe siècle se dotant d'un des premières Universités(1321) et rivalisant avec les limitrophes Padoue et Vérone pour le rôle de ville prince qui, à ce temps, s'appelait Marque de Trévise en comptant par cette expression bonne partie de la Vénétie actuelle.

De la Seigneurie à la République Vénitienne:
De façon analogue aux principales villes du Nord Italie, également Trévise vécut la crise du gouvernement communal et le passage successif à la Seigneurie. Il faut tenir compte, de toute façon, que dès le début le pouvoir était en main d'une oligarchie aristocrate restreinte, parmi laquelle ressortissaient certaines familles comme les Tempesta. La première famille à s'emparer de Trévise furent les Ezzelini, Seigneurs entre 1237 et 1260 avec les figures de Ezzelino III et Alberico. La ville fut donc proie à de nouvelles luttes entre les Guelfi phylopapales et les Ghibellini, souteneurs d'un rapprochement à l'Empire, et se fut seulement en 1283, à la suite de la victoire des premiers, qu'il y eut une reprise économique et culturelle décisive qui dura jusqu'à la fin de 1312. Dominée ensuite par les Collalto et les Da Camino, la Marque se trouva encore une fois impliquée en guerres et pillages pendant la période de 1329 à 1388. Occupée avant par les Scaligeri (1329-1339), en 1339 elle se donna spontanément à la Sérénissime, en constituant sa première possession en terre ferme. Impliquée donc dans des guerres pour la suprématie sur la péninsule italienne, la ville fut érigée par le Duc d'Autriche entre 1381 et 1384 pour passer, de 1384 à la fin de 1388, aux Carraresi. Seulement ensuite la ville retourna définitivement à la République de Venise.

La période vénitienne:
Finalement sous Venise, Trévise put profiter d'une longue période de stabilité et d'un relatif bien-être, hormis la parenthèse de la Guerre de la Ligue de Cambrai qui vît la construction des actuelles fortifications (1509) et le siège impérial et français, fini en 1511.